Une invitation aux praticiens narratifs pour traiter les positions dominantes et de privilège

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Traduction en cours
Article du Dulwich Centre : An invitation to narrative practitioners to address privilege and dominance
Un document créé à partir des conversations entre Salome Raheim, Cheryl White, David Denborough, Charles Waldegrave, Kiwi Tamasese, Flora Tuhaka, Anita Franklin, Hugh Fox, & Maggie Carey.
Cliquez ici pour voir leurs photos !
Ce document a été créé par un groupe de thérapeutes, de travailleurs sociaux et d'éducateurs de Samoa, Aotearoa en Nouvelle-Zélande, Australie, Etats-Unis et Royaume-Uni. Nous partageons une profonde tristesse pour une grande partie de ce qui est en train de se passer dans le monde et un engagement à jouer notre rôle en continuant à encourager les communautés de thérapeutes et de travailleurs sociaux dans lequel les relations de pouvoir sont largement reconnues et traitées dans le cadre de notre travail.
Nous partageons également le fait d'avoir réalisé que nous n'en avions pas assez fait pour mettre en avant ces positions dominantes et de privilège dans notre travail. Ce sont des sujets difficiles et nous sommes toujours en train de chercher des liens.
Nous avons essayé de créer ce document afin qu'il soit pertinent pour un large éventail de praticiens. Évidemment, votre propre contexte influencera la façon dont vous approchez ces écrits, et vous devrez peut-être adapter certains des exercices qui sont décrits ici.
Un certain nombre des exercices décrits ont été créés à partir des conversations pour comprendre les privilèges des Blancs. C'est un élément important de ce document, mais nous espérons aussi que ces écrits seront pertinents dans le cadre de la recherche d'autres types de relations de pouvoir.
Si vous êtes une personne blanche, alors vous pouvez décider d'utiliser ces écrits pour vous aider à traiter les privilèges des Blancs; si vous êtes hétérosexuelle, vous pouvez utiliser ces écrits pour traiter la position dominante hétérosexuelle ; si vous êtes un homme, vous souhaitez peut-être vous concentrer sur les questions de genre ; si vous êtes très instruit et une personne professionnelle, vous voudrez peut-être vous concentrer sur les questions de classe et de privilège professionnel ; si vous êtes une personne valide, vous voudrez peut-être vous concentrer sur les questions de handicap et de politique d'accessibilité, et ainsi de suite.
Nous espérons que ces écrits et les conversations qui en découlent peuvent nous aider à examiner comment nous adoptons les privilèges d'un monde à un autre. Au fil du temps, nous espérons que cela nous aidera à envisager toutes les relations de pouvoir dans lequel nous sommes en position de privilège.
Ce ne sont pas uniquement des questions qui se posent à nous en tant qu'individus. En fait, l'individualisme est l'une des forces qui rend grandement difficile le fait de se réunir pour parler et aborder les questions de privilège. Nous espérons que ce document servira à relier les gens autour de ces questions, contribuera à des conversations et à la construction de relations et de communautés pour explorer et faire face à ces questions ensemble. Pour faciliter cela, et pour réduire le risque que les gens se sentent isolé à la lecture de ce document, nous vous suggérons fortement de le lire avec quelqu'un d'autre - un ami, un membre de la famille ou un collègue - de sorte que vous pourrez immédiatement commencer des conversations !
Nous vous recommandons également, avant de lire ce document, d'identifier une "communauté", une "sphère d'influence", ou un "groupe de pression" sur lequel vous pourrez vous concentrer en termes de questions de privilège. Ca pourrait être votre lieu de travail, votre communauté locale, un club ou un cercle dont vous êtes membre. Si vous gardez cette "communauté", "sphère d'influence" ou "groupe de pression" à l'esprit lorsque vous lirez ce document, cela pourra vous aider à explorer les questions abordées ici. Cela pourra aussi vous aider à imaginer des conversations futures que vous pourriez souhaiter commencer, ainsi que d'autres mesures à prendre.
Nous espérons que ces écrits contribueront à alimenter des conversations sur ces questions. Nous mettrons continuellement à jour ce document puisqu'il s'agit de travaux en cours. Nous apprécierons donc vos commentaires et contributions !
Table des matières :
  • [/Une%20invitation%20aux%20praticiens%20narratifs%20pour%20traiter%20les%20positions%20dominantes%20et%20de%20privil%C3%A8ge#1 Une remarque à propos de l'utilisation du mot "privilège"]
  • [/Une%20invitation%20aux%20praticiens%20narratifs%20pour%20traiter%20les%20positions%20dominantes%20et%20de%20privil%C3%A8ge#2 Une invitation à parler de privilège de la part de Salomé Raheim]
  • [/Une%20invitation%20aux%20praticiens%20narratifs%20pour%20traiter%20les%20positions%20dominantes%20et%20de%20privil%C3%A8ge#3 Pourquoi est-il important de parler de privilège ?]
  • [/Une%20invitation%20aux%20praticiens%20narratifs%20pour%20traiter%20les%20positions%20dominantes%20et%20de%20privil%C3%A8ge#4 Certains des freins à parler de privilège]
  • Ce qui nous encourage à parler de privilège ?
  • Identifier nos propres privilèges
  • Mettre l'accent sur les privilèges des Blancs
  • Développer les connaissances et les compétences pour reconnaître et à répondre à nos privilèges
  • Répondre à d'autres thérapeutes et travailleurs sociaux
  • Déballer la honte et la culpabilité
  • Etapes suivantes
  • Quelques autres réflexions
  • Citations récentes
  • Invitation à entendre vos retours
  • Réflexions sur l'utilisation du projet



Une remarque à propos de l'utilisation du mot "privilège"
Dans ce document, le mot "privilège" est utilisé d'une manière particulière pour décrire des droits, avantages, immunité et faveurs immérités qui sont accordés à des individus et des groupes sur la seule base de leur race, de leur culture, de leur religion, de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leur capacité physique, ou de toute autre caractéristique clé. Une telle utilisation du mot "privilège" se rapporte à des histoires différentes dans différents contextes locaux. Ici en Australie, c'est un mot que les femmes féministes ont utilisé pour essayer d'exprimer l'expérience de privilège masculin au sein d'une culture patriarcale. De même, les Aborigènes Australiens ont utilisé la description du privilège blanc pour mettre en lumière la différence d'expérience entre les Australiens blancs et ceux qui sont soumis au racisme, à la dépossession et à la colonisation. Nous vous encourageons à retracer l'histoire de l'utilisation de ce mot dans votre propre contexte. L'une des raisons les plus importantes pour laquelle nous avons choisi d'utiliser le mot "privilège" dans ce document, c'est qu'il met l'accent sur les membres des groupes dominants (les personnes blanches, les hommes, les personnes hétérosexuelles, les personnes valides, etc.) et sur notre responsabilité dans le fait d'aborder les relations de pouvoir.
Il est important de reconnaître que certains d'entre nous éprouvent des privilèges dans un large éventail de domaines (par exemple en tant que Blanc, les hommes hétérosexuels ayant une profession éprouvent des positions de privilège par rapport à la race, la classe, le genre et l'orientation sexuelle), tandis que d'autres peuvent éprouver des positions de privilège dans très peu de, voire aucun, domaines de la vie. Les responsabilités pour aborder ces positions de privilèges ne sont donc pas équivalentes.
Ce document a été créé pour être utilisé par les thérapeutes et les travailleurs sociaux. Pour cette raison, les exercices suivants supposent que le lecteur a un certain degré de privilège dans certains domaines de sa vie et de son travail qu'il serait pertinent de prendre en considération.
Tout au long de ce document, nous avons utilisé des exemples personnels et invité le lecteur à examiner comment ces sujets sont en rapport avec sa propre vie, sa famille, son lieu de travail et sa communauté locale. Nous l'avons fait parce que ces sujets sont personnelles : ils influencent et façonnent nos vies à tous. Cependant, les relations de pouvoir et de privilège façonnent non seulement la vie des individus, mais aussi les pratiques institutionnelles, les structures économiques, les systèmes juridiques, les compétences professionnelles, en fait tous les domaines de la vie. En aucun cas nous ne souhaitons réduire les considérations de pouvoir et le privilège aux domaines des relations personnelles et de la vie des individus. Nous espérons que ce document suscitera des conversations qui nous aideront à établir des liens entre nos expériences personnelles et celles des autres, et sur la façon dont nous pouvons jouer notre rôle en déconstruisant les positions de privilège sous ses différentes formes.


Une invitation à parler de privilège de la part de Salomé Raheim
Les relations et les pratiques du pouvoir qui influencent nos vies sont souvent invisibles pour nous. Si nous ne cherchons pas à observer attentivement la manière dont fonctionnent les relations de pouvoir en créant des avantages pour certains et en refusant ces avantages à d'autres, cela entrave notre travail de thérapeutes et de praticiens dans la communauté. Sans examiner la façon dont opère le privilège, nous sommes incapables de reconnaître les circonstances qui créent des contraintes sur la vie des autres personnes. Nous sommes incapables d'apprécier leurs efforts quotidiens pour vivre et travailler dans le contexte de ces contraintes, ou même la façon dont elles y résistent.

En outre, nous sommes incapables de voir dans quelle mesure nos vies sont rendues faciles. Nous pensons que la facilité avec laquelle nous sommes capables d'agir dans le monde est la norme et nous sommes pas conscients que la vie des autres n'est pas comme la nôtre.

Qui plus est, à moins que nous examinions régulièrement les effets du pouvoir et le rôle que nous y jouons, nous ne parvenons pas à prêter attention à la façon dont nous sommes responsables d'imposer, par inadvertance, nos exigences, nos traditions culturelles, nos modes de pensée, sur les gens avec qui nous travaillons. Ce qui a tendance à rabaisser ceux qui nous consultent, et à détruire l'excellent travail que nous souhaitons accomplir.

Cet examen et cette déconstruction des effets du privilège améliore notre pratique de thérapeutes et de travailleurs sociaux. C'est seulement quand nous reconnaissons ce contre quoi luttent les gens que nous pouvons être vigilants et inviter les gens à décrire et enrichir leurs histoires de résistance. Ce n'est qu'en observant les effets du privilège que nous pouvons davantage devenir conscients du potentiel de notre pratique à générer des conséquences négatives en marginalisant sans le faire exprès, à diminuer la vie des personnes et à minorer la puissance de leurs histoires.
Ce travail résonne d'une manière toute particulière pour ceux d'entre nous qui sont issus de groupes marginalisés. L'examen des effets du pouvoir et du privilège rend visible les contraintes qui pèsent sur nos vies. Il nous aide à comprendre que ces contraintes ne sont pas dues à des lacunes individuels, des lacunes du groupe, ou des lacunes culturelles. Le problème ne se trouve pas en nous. Ceci réduit l'influence de la honte et autorise à plus de résistance.
Et donc, nous vous invitons à participer à ce nouveau projet. Au fil du temps, nous avons l'intention de publier une série de textes sur notre site à partir du retour d'expérience de praticiens aux prises avec les questions suivantes :

  • De quelle manière le privilège influence-t-il notre travail en tant que thérapeutes et travailleurs sociaux ?
  • Comment pouvons-nous être vigilants sur la manière dont nous adoptons par inadvertance des positions de privilège dans notre travail ?
  • Comment pouvons-nous en vérifier les effets ?
  • Comment pouvons-nous réagir lorsque cela se produit ?
  • Comment pouvons-nous créer des processus de responsabilité pour se préoccuper de ces sujets ?


Nous nous réjouissons de votre participation à ce projet !
Nous vous invitons à nous renvoyer vos réponses à ces questions. Les réponses peuvent se rapporter à des privilèges relatifs à la culture, la race, le genre, la classe, l'identité professionnelle, l'identité sexuelle, l'identité de genre, l'âge, la capacité, ou tout autre domaine de privilège.
Dans les pages qui suivent, nous avons joint une série d'exercices qui, nous espérons, aideront à explorer ces questions. Nous serions ravis que vous testiez ces exercices et que nous informiez des résultats. Nous apprécierons également de recevoir vos commentaires.


Pourquoi est-il important de parler de privilège ?

Les citations suivantes ont été rassemblées à partir de ce que des personnes ont dit au cours d'ateliers sur le sujet concernant les raisons pour lesquelles il est important de parler de privilège :

  • En tant que femme thérapeute issue d'un milieu ouvrier, jusqu'à récemment, je n'avais pas beaucoup réfléchi à la façon dont je me promène dans la vie avec des privilèges de Blancs et comment cela influence mon travail. Le moment charnière est apparu lorsqu'une collègue, une femme indienne, m'a fait remarquer à quel point une grande partie de ma vie est intimement lié au fait que j'ai la peau blanche. Elle m'a fait remarquer qu'il y avait tellement de choses auxquelles je n'ai pas à penser lorsque j'élève mes enfants, lorsque je prends la parole dans des contextes professionnels, lorsque je m'inquiète sur la façon dont les autres pourraient me percevoir, etc. En réalisant cela, je me pose maintenant différentes questions en tant que thérapeute. Les questions qui je me pose concerne les compétences et les connaissances que les personnes ont développé en vivant dans un monde raciste. En tant qu'équipe de thérapie, nous cherchons également à nous concerter autour de ces questions et nous essayons de faire évoluer nos pratiques de manière à être plus pertinent pour ceux qui nous consultent.
  • En tant que professeur afro-américaine, je vis avec les conséquences du racisme, et pourtant je suis aussi d'une certaine manière privilégiée. Lorsque j'ai assisté à des conférences parents-enseignants au sujet de mon fils qui était à l'école primaire, j'ai vu que mon privilège de personne très instruite était à l'oeuvre. J'ai su que si je mettais mon costume professionnel et que que si je faisais en sorte que les enseignants soient au courant de mon statut professionnel, je bénéficierais automatiquement d'une légitimité dans mon rôle de parent. Les enseignants supposeraient que je me souciais de mon enfant et considèreraient que mon discours sur ce qui est bon pour lui vaudrait la peine d'être écouté. En revanche, j'ai réalisé que des femmes célibataires, bénéficiaires de l'aide publique, qui ne sont pas en mesure de s'habiller aussi bien ou de "mettre en avant leurs diplômes", ne peuvent pas se voir accorder la même crédibilité et le même respect. Leurs discours n'est souvent pas valorisés. Bien sûr, le racisme et privilège du Blanc me désavantagent dans certaines situations. Néanmoins, mon privilège de personne très instruite m'accorde des avantages que tout le monde devrait avoir, mais ce n'est pas le cas pour tout le monde.
  • Il y a quelques années, mon mari et moi étions en train de dîner avec deux amis gays. C'était une soirée très triste, car nous venions d'apprendre que l'un de nos amis était en train de mourir du sida. Nous avons longuement parlé de ce que cela signifiait pour eux et leur relation, puis nous avons décidé de tous aller faire une promenade le long de la rivière. J'étais au bord des larmes à ce moment et je suis allée tenir la main de mon mari. Quand j'ai regardé vers nos amis, je les ai vus marcher devant nous, nous tournant le dos à une légère distance. J'ai réalisé que même alors, après la discussion que nous avions eu et tout ce qu'ils traversaient, ils ne pouvaient pas se tenir la main en public par crainte des réactions. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé la signification de la domination hétérosexuelle. J'ai depuis ce moment essayé de penser à mes privilèges en tant que personne hétérosexuelle. Être capable de parler avec les autres de ce type de choses a été important pour moi. C'est une façon d'honorer mes amis, qui ne sont plus en vie aujourd'hui.
  • En offrant la formation à d'autres thérapeutes et travailleurs sociaux, il a été récemment porté à mon attention que, bien que le contenu de mon enseignement soit très conscient des relations de pouvoir et de diversité, mes méthodes d'enseignement ne soient en fait pas pleinement accessibles aux personnes handicapées. J'ai enseigné des choses sur ces sujets, mais je n'avais jamais vraiment envisagé mon propre privilège et mon manque d'attention dans ma propre pratique. Par exemple, les documents que je crée sont tous écrits en petits caractères, ce qui les rend difficile à lire pour les personnes ayant une déficience visuelle. Et je n'ai jamais pris le temps de m'assurer que les articles que je recommandais pendant la formation soient disponibles sur bande. Ca n'est que maintenant que je consulte diverses organisations pour obtenir quelques idées quant aux mesures que je peux prendre à ce sujet. Tout cela est dû au fait que d'autres ont attiré mon attention. Je veux maintenant rejoindre mes collègues pour prendre une part de responsabilité autour de ces sujets.
  • En tant qu'homme, lorsque je travaille avec des couples hétérosexuels, il existe de nombreuses façons dans lequel privilège masculin peut influencer par inadvertance mon travail. Il y a tellement d'idées dominantes dans notre culture qui dédouane les hommes de la responsabilité des relations familiales et qui, dans le même temps, placent la responsabilité du maintien de ces relations sur les femmes et, à moins que je n'y fasse attention, je contribue à cette perspective de marginaliser la femme. C'est vraiment uniquement à travers le partage des bandes issues de mon travail avec mes collègues (qui sont des femmes et des hommes) et la création d'opportunités de parler de la façon dont les sujets de genre influencent notre pratique thérapeutique, que j'ai pu commencer à remarquer et à répondre à ces questions. Penser et parler du privilège masculin a en quelque sorte mis l'accent sur nos vies en tant qu'homme. Cela signifie que je ne me concentre pas uniquement sur les hommes avec qui je travaille, mais je suis aussi impliqué dans des conversations qui explorent comment ma vie et mon travail sont façonnés par ces relations de genre.

Certains des freins à parler de privilège
Voici quelques-unes des pratiques de conversation que les gens ont identifiés et qui nuisent à la façon de parler de privilège. Nous espérons qu'en énumérant ici ces exemples, cela nous aidera à voir quand ces pratiques s'insèrent dans nos conversations et nous aidera à créer d'autres façons de parler de privilège :

  • Rendre les choses équivalentes : certains d'entre nous vivent avec beaucoup plus de grands privilèges que les autres. Si une conversation implique que les difficultés rencontrées par les personnes vivant avec un considérable privilège sont équivalentes à celles rencontrées par les personnes vivant avec considérablement moins de privilèges, cela peut contribuer à une mystification des relations de pouvoir.
  • Expériences confuses des difficultés individuelles avec les considérations de privilège : l'expérience individuelle des difficultés peut être liée aux expériences du privilège. Il existe des formes de difficultés, telles qu'une perte, une blessure, une maladie, etc., qui font partie de la vie des personnes avec ou sans privilège. Parfois, notre expérience des difficultés individuelles peut masquer la manière dont nous vivons avec des privilèges en relation avec les notions de races, genres, classes, etc. Une façon d'y réfléchir est d'essayer d'imaginer ce à quoi nos expériences individuelles des difficultés pourraient ressembler si nous ne vivions pas avec nos privilèges.
  • Se différencier des autres : "Quelqu'un d'autre est pire que nous" : d'après notre expérience, lorsque nous sommes invités à considérer nos propres privilèges, il nous est plus facile de parler du mauvais comportement d'une autre personne, autrement dit "elle fait pire que nous". Il semble qu'en tant que membres de groupes dominants, nous sommes susceptibles de nous différencier des autres plutôt que de parler de la façon dont nous adoptons le privilège. Par exemple, lorsque des hommes sont invités à parler du privilège du genre, ils en viennent plutôt à pointer du doigt et à blâmer les attitudes sexistes affichées par d'autres hommes. Ou par exemple, les hommes blancs qui, lorsqu'ils sont invités à parler du privilège du blanc, en viennent à dévier la conversation vers les actions racistes d'autres personnes, et ainsi de suite.
  • Eviter d'en parler : "Parler de ce sujet génère de la discorde" : parfois, nous avons entendu des personnes privilégiées dirent que "parler du privilège" créait de la discorde. C'est assez déroutant. Certaines conversations sur le privilège peuvent être assez difficiles parce qu'elles parlent de sujets douloureux qui ont des impacts réels dans la vie des personnes. Mais ce qui crée définitivement de la discorde, ce sont les systèmes de pouvoir qui privilégie des personnes par rapport à d'autres. Ne pas parler de ces sujets ne fera pas disparaître ces divisions. Nous nous intéressons à trouver des manières de parler des ces sujets qui puissent nous aider à prendre des actions significatives.