Politique en thérapie

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Politics in therapy


On m'a parfois... demandé de participer à des débats sur la question de savoir s'il appartient ou non au thérapeute d'amener la politique dans la thérapie. Ma réponse habituelle à de telles invitations est que, selon ses termes, le débat n'est pas pertinent et suppose une certaine dose d'arrogance ; qu'il ne s'agit jamais de savoir si oui ou non nous apportons de la politique dans la salle de thérapie, mais si oui ou non nous sommes prêts à reconnaître l'existence de cette politique, et dans quelle mesure nous sommes prêts à être complices de son exercice. Comment le contexte thérapeutique pourrait-il être exempt de toute politique de genre, de race et de classe ? Comment la thérapie peut-elle être exempte des politiques associées aux hiérarchies de la connaissance et aux politiques de marginalisation dans cette culture ? Lorsque les gens entrent dans la salle de thérapie, ils apportent avec eux la politique de leurs relations. Et quand les gens entrent dans une salle de thérapie, ils entrent dans un contexte qui est structuré par la politique. (White, 2011b, p. 50)

Cette prise de conscience entraîne les défis suivants :

  • Que pouvons-nous intégrer dans le contexte thérapeutique qui pourrait contribuer à notre prise de conscience de la politique de la relation ?
  • Comment proposons-nous de traiter les dilemmes politiques soulevés dans ce travail ?
  • Quelles mesures pouvons-nous prendre pour éviter d'être totalement complices de l'exercice de l'ordre social dominant ?
  • Quelles sont certaines des conditions nécessaires à une thérapie sensible aux politiques de genre, de domination hétérosexuelle, de race, de culture, de classe et d'orientation sexuelle ?
  • Comment pouvons-nous interagir avec les personnes de manière à les aider à identifier, à accepter et à honorer leur résistance à ces actes autonomes qu'elles sont incitées à commettre par les connaissances et les pratiques de pouvoir dominantes dans cette culture moderne ?
  • Comment pourrions-nous subvertir les hiérarchies de savoirs qui privilégient les revendications de connaissances professionnelles et ouvrir de nouvelles voies de contestation ?
  • Quelles sont les possibilités qui s'offrent à nous pour privilégier les savoirs alternatifs et les sagesses des personnes qui sollicitent notre aide ?
  • Comment pourrions-nous nous confronter avec succès aux responsabilités morales et éthiques que nous portons quant aux effets réels ou aux conséquences de nos interactions avec les personnes qui demandent notre aide ?
  • Quels choix avons-nous pour établir des structures qui rendent notre travail responsable envers les personnes qui demandent notre aide, des structures de responsabilité qui pourraient révéler les abus réels et potentiels dans la pratique de la thérapie ?
  • Quels sont les moyens appropriés pour nous de reconnaître le déséquilibre de pouvoir qui est inhérent à la relation thérapeutique ?
  • Quelles mesures pouvons-nous prendre pour atténuer les effets toxiques du déséquilibre de pouvoir inhérent à la relation thérapeutique ?
  • Comment pourrions-nous reconnaître notre propre place dans le monde du genre, de la race, de la classe, de la culture et de l'identité sexuelle ?
  • Et comment pouvons-nous reconnaître les implications de cette place ? (White, 2011b, pp. 53-54)


Un large éventail de thérapeutes, y compris des praticiens narratifs aborigènes, s'engagent avec rigueur et créativité dans la politique contemporaine en matière de thérapie (voir par exemple : Wingard, Johnson & Drahm-Butler, 2015 ; Dowse, 2017 ; Lainson 2016 ; Sostar, 2018 ; et https://dulwichcentre.com.au/feminisms-project/)

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