Résister à la Honte et Choisir de Vivre au travers de l'Oeil d'Amour : Différence entre versions

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Pour les besoins de cet article, j'introduis deux concepts opposés que Frye présente dans son texte : l'oeil arrogant et l'oeil d'amour. Dans le chapitre intitulé "En danger et à l'écart du danger : Arrogance et Amour", Frye étudie comment les hommes de la culture phallocentrique (NdT : domination masculine) exploitent et asservissent les femmes. Les regards opposés et contradictoires de l'arrogance et de l'amour sont directement liés à l'expérience de la honte, qui sert à soumettre de façon très efficace les femmes à la culture patriarcale.<br/>
 
Pour les besoins de cet article, j'introduis deux concepts opposés que Frye présente dans son texte : l'oeil arrogant et l'oeil d'amour. Dans le chapitre intitulé "En danger et à l'écart du danger : Arrogance et Amour", Frye étudie comment les hommes de la culture phallocentrique (NdT : domination masculine) exploitent et asservissent les femmes. Les regards opposés et contradictoires de l'arrogance et de l'amour sont directement liés à l'expérience de la honte, qui sert à soumettre de façon très efficace les femmes à la culture patriarcale.<br/>
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La honte fonctionne selon une logique que j'appelle "une logique d'exposition". La honte est intimement liée au concept d'être vu.e. Affectivement, la honte découle du fait que notre intérêt / exaltation est partiellement tronqué. Par exemple, nous sommes attirés par une personne (réelle ou imaginaire), nous sommes intéressés par la réponse qu'il nous fait, et nous supposons que quelque chose interfère avec le désir de cette connexion. Le contact est coupé et l'intérêt / l'exaltation est partiellement interrompue. La honte en découle. Nous faisons l'expérience qu'une personne (réelle ou imaginaire) nous voit comme quelqu'un d'autre, différent, étranger, dénigré, mauvais ou sans valeur. Nous sommes perçu.es de la mauvaise manière. Cette perception erronée atténue la joie et parle du regard de cet oeil arrogant sous lequel (en tant que regard par défaut de la culture phallocentrique) nous nous trouvons souvent en quête d'approbation.<br/>
 
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Version du 5 octobre 2018 à 10:15

Auteure : Stephanie Arel
Source : Resisting Shame and Choosing to Live through the Loving Eye by Stephanie N. Arel
Date : 07/06/2017


Traducteur : Fabrice Aimetti
Date : 05/10/2018


Traduction :

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Cette semaine, j'ai terminé la lecture du livre Politics of Reality: Essays in Feminist Theory de Marilyn Frye, texte sur lequel je n'étais pas tombé lors de mes études sur le féminisme (théorie littéraire, psychologie, philosophie ou théologie). D'une certaine manière, j'aurais souhaité l'avoir lu plus tôt. D'une autre manière, je suis reconnaissante de cette toute nouvelle rencontre. De mon point de vue, théorique et personnel, j’ai été plus à même d’entendre le message fondamental que Frye transmet que si c'était arrivé par le passé. J'ai moins à me protéger aujourd'hui, et mon ego est moins fragile. Dans ce texte, elle cite les mécanismes autour desquels s'articulent les cultures occidentale et patriarcale. Son argument est clair et convaincant, même s'il menace la stabilité offerte par ces cultures. Nos vies y sont enracinées, même si notre éthique personnelle tend vers des modes de vie alternatifs et féministes. Frye pousse ses lecteurs / lectrices à vivre autrement, afin que nous puissions reconnaître les moments où nous conspirons contre / alimentons / respectons les messages patriarcaux et où nous laissons couler les derniers résidus de servitude le long de notre peau.


Pour les besoins de cet article, j'introduis deux concepts opposés que Frye présente dans son texte : l'oeil arrogant et l'oeil d'amour. Dans le chapitre intitulé "En danger et à l'écart du danger : Arrogance et Amour", Frye étudie comment les hommes de la culture phallocentrique (NdT : domination masculine) exploitent et asservissent les femmes. Les regards opposés et contradictoires de l'arrogance et de l'amour sont directement liés à l'expérience de la honte, qui sert à soumettre de façon très efficace les femmes à la culture patriarcale.

La honte fonctionne selon une logique que j'appelle "une logique d'exposition". La honte est intimement liée au concept d'être vu.e. Affectivement, la honte découle du fait que notre intérêt / exaltation est partiellement tronqué. Par exemple, nous sommes attirés par une personne (réelle ou imaginaire), nous sommes intéressés par la réponse qu'il nous fait, et nous supposons que quelque chose interfère avec le désir de cette connexion. Le contact est coupé et l'intérêt / l'exaltation est partiellement interrompue. La honte en découle. Nous faisons l'expérience qu'une personne (réelle ou imaginaire) nous voit comme quelqu'un d'autre, différent, étranger, dénigré, mauvais ou sans valeur. Nous sommes perçu.es de la mauvaise manière. Cette perception erronée atténue la joie et parle du regard de cet oeil arrogant sous lequel (en tant que regard par défaut de la culture phallocentrique) nous nous trouvons souvent en quête d'approbation.