Colonialité de l'être
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Colonialidad del ser
La colonialité de l’être est introduite par Nelson Maldonado-Torres en s’appuyant sur les écrits de Quijano et Mignolo. La colonialité de l’être montre comment derrière la colonialité, c’est une négation entière de l’être humain pensé comme "Autre" et de sa compréhension qui est en jeu. Elle relève de deux processus : l’invisibilisation et la déshumanisation des personnes colonisées et racisées pensées, dans le système moderne/colonial dominant, comme inférieures (Maldonado-Torres). Maldonado-Torres s’appuie notamment sur les idées philosophiques modernes pour montrer comment le cartésianisme (je pense donc je suis) contribue à la colonialité de l’être (les autres ne pensent pas donc les autres ne sont pas). Il développe ainsi la figure du "damné", un non-être qui soit ou bien invisible ou bien excessivement visible et confronté chaque jour de sa vie "à la réalité de sa finitude", à la mort. La colonialité de l’être met donc en lumière la construction binaire du monde par la pensée coloniale moderne : colonisateur/colonisé, Europe/non-Europe, peau claire/peau fondée ; homme/femme comme élément de justification de la négation de l’humanité et des droits de certains individus jugés subalternes. Réf. : La décolonialité - C'est quoi le concept ? (Grégoire Quelain)