Fatalisme néolibéral

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Neo-liberal fatalism

Cheryl White (2016) décrit comment Paulo Freire lui a fait découvrir le concept de fatalisme néolibéral lors d'une réunion à São Paulo, au Brésil.

En 1997, le Mouvement des Sans-Terre (Movimento Sem Terra) a organisé d'énormes marches à travers le Brésil. J'étais là pour documenter les approches prometteuses du travail avec les sans-abri, et j'ai eu l'occasion de me joindre à ces marches pendant une courte période. Au cours de ce processus, nous avons noué des liens avec des collègues de Paulo Freire et après un ou deux coups de téléphone, nous nous sommes retrouvés chaleureusement invités chez lui. Il s'est avéré que ce fut la dernière interview de Paulo Freire, ce qui a donné à ses paroles un caractère encore plus poignant. Avec des yeux pétillants, Freire s'est insurgé contre la façon dont les privilégiés du monde cherchent régulièrement des solutions aux mauvais endroits et puis, lorsqu'ils ne peuvent pas trouver les solutions sur place, ils ressentent du désespoir et deviennent convaincus qu'un changement plus large n'est pas possible et que cela ne vaut donc pas la peine d'aspirer à ou d'agir en ce sens. Il nous a présenté ce phénomène comme un "fatalisme néolibéral". Lorsque nous avons quitté sa maison, ses défis résonnaient dans nos oreilles et ils sont toujours là, dix-neuf ans plus tard : Comment pouvons-nous résister au fatalisme néolibéral ? Comment pouvons-nous chercher les solutions aux bons endroits ? Comment pouvons-nous répondre aux histoires de souffrance sociale de manière à non seulement atténuer le chagrin individuel, mais aussi à traiter d'une certaine manière les injustices, la violence et les abus plus larges ? (pp. 12-13) 


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